Peindre est une nécessité pour Colette B., une raison d’exister, même si la tâche se révèle parfois ardue, la lumière intraitable, livrant chaque mouvement du pinceau.
Pour donner leur pleine mesure les champs colorés, bordés de fins lisérés contrastés, se doivent d’être vus dans la lumière. C’est ainsi que la couleur se met à vibrer, à onduler, à chatoyer, à velouter, parfois prête à bondir hors de la toile afin de capter le regard qui la parcourt en tous sens, incitant l’œil à repérer les coups de pinceau, les superpositions des strates, les passages subtilement orchestrés. L’intensité qui se dégage de ces œuvres résulte d’un travail sous-jacent de couches noires, de tonalités foncées ou de taches contrastées multicolores, précédant la monochromie des champs. L’espace de la toile est divisé en deux ou trois parties inégales. Celles-ci se distinguent par une zone de transition subtile mais tranchée, permettant le passage d’une couleur à une autre, ou soulignant parfois les confins de la surface picturale, comme pour mieux envahir le regard par la puissance de la couleur monochrome et le conduire vers l’essentiel de l’œuvre, qui se traduit en une sorte de méditation à la fois intérieure et dynamique.
Colette B. vit et travaille dans la région de Neuchâtel. Elle consacre une partie de son temps à l’accompagnement et l’enseignement de jeunes en situation de handicaps mentaux avec comme principal support la créativité. Elle a exposé à plusieurs reprises en Suisse et ses œuvres sont dans plusieurs collections privées.
Illustration : Sans titre, 2009 ; Acrylique, 102 x 92cm
Photo : La Chambre Claire, Neuchâtel
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